Etude : habitudes et usages des clients d’Uber en Suisse romande
Après une première enquête en 2015, le bureau spécialisé en mobilité 6t a présenté une nouvelle étude menée auprès de 4’000 utilisateurs d’UBER en Suisse romande. L’analyse conclut à une rapide appropriation de cette offre par les citadins et à la complémentarité d’UBER par rapport aux autres modes de transport. « A l’image de ce que 6t a pu analyser dans le monde, les habitants des villes suisses perdent leur réflexe de la voiture personnelle au profit de celui des modes alternatifs, parmi lesquels UBER » explique Nicolas Louvet, directeur général de 6t.
L’analyse permet de cerner le profil, les usages, les attentes et une nouvelle vision de la mobilité chez les usagers romands de l’application. Ils représentent une population d’actifs et d’étudiants, plutôt jeunes (plus de 60% a moins de 35 ans). En deux ans, le service s’est démocratisé et la part d’usagers étudiants a augmenté de manière très significative. Cette clientèle s’est en outre féminisée, avec près de 47% de femmes contre 39% en 2015.
L’étude constate qu’UBER s’intègre désormais dans la mobilité locale des citadins puisque 86% des usagers l’utilisent avant tout dans leur agglomération de résidence. En outre, l’examen des trajets-types démontre qu’UBER est devenu un service métropolitain permettant de lier centre et périphérie : 49% des derniers déplacements réalisés au sein de l’agglomération de Genève étaient en lien avec la périphérie, alors que cette part n’était que de 26% en 2015 ; à Lausanne, cette part est passée de 52% à 65%. En outre, la majorité des usagers habite en dehors des centres-villes.
Un service complémentaire des transports publics
L’étude relève qu’UBER connaît son pic d’usage au moment où l’offre de transports publics est moins abondante, voire inexistante. En effet, 66% des déplacements avec UBER ont lieu après 20 heures, et 36% après minuit. « UBER est un moyen de transport particulièrement sollicité par les Genevois et les Lausannois pour rentrer chez soi après une sortie » souligne Sébastien Munafò, responsable de la filiale suisse de 6t. « Cette offre de transport a rapidement trouvé sa clientèle car elle a répondu à la forte de demande de mobilité liée aux activités de loisirs urbains, particulièrement forte dans les villes suisses » ajoute-t-il.
Les auteurs soulignent également qu’UBER a contribué à générer une nouvelle mobilité : 40% des usagers considèrent qu’ils réalisent de nouveaux déplacements depuis qu’ils utilisent ce service, une part en hausse depuis la dernière enquête en 2015 (32%). C’est particulièrement le cas, chez les personnes ne disposant pas du permis de conduire (52%).
Un rôle dans la démotorisation des ménages
Globalement, l’étude montre que ce service participe à une évolution des modes de vie urbains moins tournés vers la voiture particulière. Les usagers UBER se caractérisent par une vision pragmatique de la voiture et de son usage en ville. Si le véhicule individuel peut encore incarner la liberté pour une courte majorité, près de la moitié estime que posséder une voiture n’est plus indispensable (47%). 88% d’entre eux considèrent aussi qu’il sera de plus en plus difficile de circuler en milieu urbain et 79% que l’usage de la voiture sera donc davantage partagé et mutualisé à l’avenir.
Enfin, le bureau 6t note que le service UBER, en permettant aux usagers de profiter ponctuellement de la flexibilité, du confort ou de la rapidité du déplacement automobile sans pour autant posséder sa propre voiture, contribue, avec d’autres alternatives à la voiture individuelle, à la démotorisation progressive des ménages dans les deux agglomérations d’étude. Les auteurs estiment ainsi qu’UBER entraine une diminution nette du parc automobile de 5,6 voitures pour 100 usagers.